Le ministre de la santé avance le chiffre de 4 milliards US/an pour le coût couverture sanitaire universelle en RDC lors du 6è congrès de l’AFMED

Est-ce possible pour la Rd Congo d’avoir une couverture sanitaire universelle pour sa population? Quand et à quelles conditions ? Voilà les questions auxquelles a répondu, lundi 13 novembre 2017 à Kempisky Hôtel, le ministre de la santé publique qui intervenait à la 6è édition du Congrès de l’Association des Anciens et Amis de la Faculté de Médecine de l’Unikin, Afmed en sigle.

Couverture sanitaire universelle utopie?

Pour Oly Ilunga, c’est important pour la RDC d’avoir une couverture sanitaire universelle pour sa population.
selon le ministre de la santé, ceux qui aspirent à une couverture sanitaire universelle ne sont pas des fous ce sont des visionnaires, des stratèges.

Couverture sanitaire universelle pour bientôt?

Quant à savoir quand est-ce que cette couverture sanitaire universelle verra le jour, le ministre de la santé a dit que c’est un processus, un cheminement.

Dans l’Histoire de l’Humanité, il n’y a aucun pays qui s’est réveillé un matin disant que toute la population est couverte pour toutes les pathologies, fait-il observer.
Même à l’époque de l’État providence ou l’État colonial, la couverture sanitaire universelle n’a jamais existé, rappelle-t-il.

« La couverture sanitaire universelle ne se décrète pas. Ça ne vient pas comme un big bang. C’est toujours un équilibre entre les besoins et les ressources disponibles.
C’est un cheminement, chaque nation à son cheminement », déclare-t-il.
Ce processus, explique O. Ilunga, a 3 axes:
1. Population,
2. Paquet des soins,
3. Subvention de l’État.

Sur le volet population, le ministre de la santé a dit que la première marche de la couverture sanitaire universelle ça sera la mère et l’enfant. Car on ne peut pas prendre en charge toute la population et pour toutes les maladies.

Pour une raison simple, ce sont les deux catégories de la population les plus vulnérables avec des taux de mortalité élevé qui seront concernées par cette couverture sanitaire universelle.
Afin d’améliorer les indicateurs de santé en RDC, c’est vers eux d’abord qu’il faut améliorer la prise en charge car leur espérance de vie est aussi bas, soutient le ministre Ilunga.
« Commençons par soigner ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré O. Ilunga aux congressistes. Le choix fait par le gouvernement est éthique, se justifie le ministre, car affirme-t-il, il prend en compte les plus fragiles.

Coût de la couverture sanitaire universelle en RDC : 4 milliards US/an

Le ministre a évalué à 4 milliards US l’an le coût de la couverture sanitaire universelle en RDC. Selon lui, il faut que chaque congolais contribué pour 50$ par an.
Réaliste, Oly Ilunga affirme que le financement de la sécurité sociale en RDC dépendra de la vigueur de l’économie nationale. « C’est un challenge qui concerne tout le monde. C’est le niveau de développement de notre pays qui déterminera la proportion des personnes qui seront couvertes et la nature des soins qui seront pris en charge par les mécanismes de solidarité. », martèle-t-il.

D’après lui, le financement de la couverture sanitaire universelle en RDC ne sera pas l’oeuvre des partenaires au développement qui interviennent dans la conception et la mise en œuvre de la stratégie de financement.

L’État, dit-il, subventionne déjà les soins de santé en prenant en charge notamment les factures d’eau, d’électricité et en payant les salaires des hôpitaux publics. Ceci c’est pour faire en sorte que l’accès aux soins de santé soit abordable.

Mais le ministre n’a pas épargné ses confrères médecins dans la cherté actuelle des soins de santé.
Il leur a recommandé d’abandonner la médecine à l’acte.
Dans certains hôpitaux, le patient sous oxygène est facturé 5.000 francs congolais l’heure, déplore le ministre de la santé.
Pour rappel, le 6è Congrès de l’Afmed placé sous le thème «Médecine d’ici d’ailleurs» se tient du 13 au 17 novembre Kempisky.
Il est parrainé par le président de l’Assemblée nationale avec le soutien du gouverneur de la ville de Kinshasa et des ministères de la santé publique et de l’enseignement supérieur et universitaire.
L’Afmed est présidée par le docteur Pascal Tshiamala, ex directeur Général des Cliniques Ngaliema et promoteur de la Cinique des Anges.

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